Portée par le jeu subtil du guitariste Simone Pace, la voix de Tiffany Muzellec plie l’espace-temps pour nous transporter un peu avant l’aube, dans un club de jazz du milieu du siècle dernier. Sur ce duo intimiste plane l’ombre bienveillante des grandes lady du jazz.
Bonjour Tiffany et Simone, bienvenue à l’Oustalet ! Si on parlait un peu de qui vous êtes pour commencer ?
Tiffany : Bonjour bonjour ! Merci beaucoup pour l’invitation ! Pour ma part, je chante depuis toute petite mais c’est avec la basse que j’ai vraiment commencé à pratiquer dans une école de musique. Pendant mon adolescence mes influences étaient plutôt rock mais mon père m’a aussi fait découvrir le jazz assez tôt. J’ai fait des études pour être ingénieure du son, tout en continuant la musique en parallèle, notamment avec le Big Band O’Jazz’ AMU & co. Après mon Master j’étais un peu perdue et je suis finalement rentrée dans la Classe de Jazz du conservatoire de Marseille en 2022, un peu au hasard ! Je suis très contente d’en faire partie !
Simone : Bonjour ! Je suis guitariste et je joue principalement du jazz. Je vis à Marseille depuis l’année dernière, après avoir passé 7 ans à Paris. J’ai travaillé pendant plusieurs années comme enseignant et je suis en train de reprendre une activité de scène plus intense. Merci pour l’invitation !
Comment vous êtes-vous rencontrés ? Le duo voix/guitare que vous nous proposez existait-il avant aujourd’hui ?
T : Si je me souviens bien, on s’est rencontré lors d’une des jams que Simone organisait au bar Mon Café, sur la Plaine. On a rapidement décidé de monter un projet, ça fait maintenant quelques mois qu’on joue ensemble !
Parlez nous un peu des quatre chansons que vous nous interprétez : des standards de jazz, pour certains réarrangés ou traduits ? Quelles sont les versions qui vous ont inspiré ces choix ?
T : J’aime beaucoup les voix et les mélodies des années 50, je suis très influencée par Billie Holiday, Chris Connor et Nina Simone. Pour ce qui est des versions, on a vraiment fait un mélange entre les versions originales des standards et des versions plus actuelles, comme celles de Lucy Yeghiazaryan (“That Ole Devil Called Love”, “From this Moment On”). Pour ce qui est de “Black Coffee”, on s’est inspiré de la version d’Ella Fitzgerald ! J’aime aussi beaucoup chanter en français et on avait envie de montrer un son un peu différent des standards de jazz classique, il m’a donc paru assez naturel de faire une version en français de “Nunca vas a comprender” de Rita Payés, que j’adore !
De manière générale, où allez-vous chercher vos inspirations, vos idées, votre vocabulaire musical ?
T : Pour ma part, je m’inspire des grandes voix du jazz à l’ancienne mais aussi beaucoup de celles d’aujourd’hui, je suis une immense fan de Samara Joy ! J’aime aussi beaucoup les chanteur.euse.s de soul, de funk et de RnB, j’aime tout ce qui groove ou qui swingue !
S : J’aime me laisser influencer par les concerts et les enregistrements que j’écoute, mais aussi par les lectures que je fais à un certain moment, le cinéma, les expositions… Pour des idées plus spécifiquement musicales, dès qu’un élément attire mon attention, j’aime bien le manipuler en essayant de l’utiliser dans différents contextes pour pouvoir me l’approprier véritablement.
Des projets en cours ou à venir dont vous aimeriez nous parler ? Des concerts ?
T : On espère continuer à jouer ensemble dans la région, en duo, trio ou même quartet ! Je travaille aussi sur mes propres chansons dans un style plutôt jazz moderne, neo-soul, j’espère pouvoir en sortir quelques unes cette année !
S : À côté de ce duo avec Tiffany, je joue principalement avec un quartet de Jazz à mon nom, avec le duo de musique napolitaine Wànema et avec El Franchute, un trio de musique latine. Nous avons plein de concerts à venir, je vous invite à jeter un coup d’œil à mes pages sur les réseaux sociaux pour en connaître les dates !
La petite question rituelle de fin qui nous permet d’écouter des choses nouvelles jusqu’au prochain épisode : les trois albums que vous avez le plus écoutés ces temps-ci ?
T : En ce moment c’est surtout ça :
- « The Rainbow Children » – Prince
- « Live In Stockholm » – D’Angelo
- et bien sûr « Linger Awhile » – Samara Joy
S :
- « Amsterdam After Dark » de George Coleman
- « Conception » de Ai Murakami
- « The Incredible Paco Peña » du vraiment incroyable Paco Peña